Avril 2020, plein confinement : tout est parti d’ici.
Alors que je reçois mes derniers tableaux pour ma prochaine exposition « Mare’veilleuse Nature », je me retrouve face à ce constat : 12 tableaux imprimés sur Aluminium Dibond livrés en 4 fois et emballés dans 15 m2 de cartons et 15 m2 de papier bulle.

Moi, passionné de photographie et de nature, conscient qu’il faut que chacun fasse des efforts à sa petite échelle pour protéger notre planète, je me trouve nez à nez avec une montagne de déchets !
Poussant ma réflexion plus loin, je me renseigne alors sur la composition et la fabrication de l’aluminium Dibond : 2 couches d’aluminium (métal produit principalement à partir de la roche bauxite) entourant une couche de polyéthylène (plastique produit majoritairement à partir de pétrole), en résumé que des énergies fossiles ! Goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Après plusieurs jours de réflexion, j’en suis arrivé au questionnement suivant :
Comment la photographie nature peut- elle continuer d’exister sans nuire à notre écosystème ?

Chaque année des centaines de milliers d’œuvres photographiques nature sont imprimées, collées, contrecollées avec pour la majorité des matières premières extraites de nos sols ou de nos forêts. Nous, photographes nature, ne pouvons-nous pas trouver des alternatives pour mettre en lumière la beauté du monde qui nous entoure ?
Ma réflexion s’est alors portée sur la possibilité d’imprimer ces œuvres sans participer indirectement à la déforestation ou à l’appauvrissement des sols, avec un regard tout particulier sur la qualité du papier.
Maîtres papetiers dans le sud de la France, Benoit et Stéphanie produisent des papiers dans la plus pure tradition Japonaise. La matière première, le kozo ou mûrier à papier est récolté dans un périmètre de 50 km autour de leur atelier. La fabrication de la pâte à papier est uniquement manuelle, et l’eau utilisée issue d’une source naturelle. Aucun procédé chimique n’intervient dans la confection, seulement du temps et du savoir-faire. Ces papiers sont conçus pour durer 400 ans sans faire perdre aux images leur éclat.

Le projet que je souhaite porter peut désormais voir le jour : PICTURE FOR NATURE

Réellement novateur, il repose sur plusieurs éléments, dont la création d’un festival de photographie nature écologique au printemps 2022 en Auvergne (Cusset 03300), avec comme objectifs :
- Remettre la photographie à son rang d’œuvre d’art tout en limitant considérablement notre impact écologique : exposition de 20 artistes photographes avec impression sur papier écologique.
- Sensibiliser les gens (et surtout le jeune public, avec la participation des écoles locales) sur l’importance de traiter nos matières premières de façon raisonnée : ateliers de conception du papier, projection de reportages vidéo, conférences, présence d’associations œuvrant pour la préservation de la biodiversité.
- Partager les actions des différentes personnes qui favorisent des alternatives écoresponsables dans de nombreux domaines, et notamment des artistes réutilisant des matières premières ou des produits usagés.
Samuel Faure, président de l’association Picture for Nature
« La meilleure protection d’une espèce est la protection de son habitat »
Samuel Faure